La pratique du Tenzo :
Les principes de la cuisine de la bienveillance reposent sur l"emergence spontanée de notre désir naturel d'harmonie. Elle n'a d'autre but que de vivre pleinement en s'ouvrant à l'absorption de ce qui est . C'est un cadre d'activation, l'ouverture de notre espace de resonance afin de renouer avec l'intuition profonde de se nourrir.
Sa pratique est celle de la situation, la posture de recevoir ce qui est en cuisine , avec les autres , avec le monde et nous permet de cultiver la capacité à Etravec ce qui se présente dans notre vie .
A la fois pragmatique et spirituelle la pratique du Tenzo nous aide à rentrer dans la complexité de notre monde pour faire sens en sortant des débats et des opinions, des dogmes lié à la notion de bien ou mal .
Elle repose également sur un système efficace de mesures et de compositions des menus permettant à la communauté de se nourrir pleinement dans la paix de ce qui est et s'ajuste à la réalité de notre situation actuelle où la peur du manque s'accroit.
Elle a plusieurs " entrées" qui peuvent se déployer ensemble ou séparément , là encore selon les situations .
l'assise nue
les 3 C
les 5 éléments
le goût de l'unique saveur
les 3 esprits
les 5 contemplations
les 3 Bols
S'ASSOIR
zazen : contempler la vie telle qu'elle est, sans rien retenir ni rejeter (voir s'asseoir).
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CUISINER
Pour nous aider à "être avec" L'observation des 3 C est un moyen simple et pratique de faire le point avant de s'engager dans la cuisine :
observer le corps : commencer par se centrer par la méditation, quelques respirations, des vibrations sonores, etc.
observer le cosmos : observer à quelle saison nous sommes afin de nous positionner dans l'environnement global.
On fait attention à l'environnement extérieur, à la température en se posant les questions suivantes : quel temps fait-il ? Avons-nous froid ou chaud ?
Observer le cœur : la cuisine est une pratique du corps et du cœur aussi, nous observons aussi l'environnement intérieur, nos émotions, notre humeur, si nous sommes tristes ou heureux, fatigués ou détendus, et nous faisons naître le désir ;
+ :
Entrer en résonance avec la situation, les ingrédients et faire sans regarder en arrière.
Une fois que nous sommes positionnés dans notre monde ici et maintenant, nous pouvons ouvrir les yeux et voir les légumes, les ingrédients et simplement apprécier ce qui se trouve devant nous.
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Nous nous laissons glisser dans l'attitude du cuisinier, celle des 3 esprits :
- l'esprit large qui ne juge pas et accueille
- l'esprit de la vieille grand-mère aimante
- l'esprit de la joie de faire
= Réunir les conditions pour cuisiner en symbiose avec la situation et dans l'enthousiasme.
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On commence par goûter et on laisse parler sa créativité, guidée par le cadre. cuisine bienveillante : les 5 couleurs, les modes de cuisson, les saveurs en appuyant sur la tonalité découverte avec les 3 C et liée à la saison.
Choisir des modes de cuisson adaptés à la saison (nous préférons le cru en été et le frit en hiver) ;
Garder la tonalité de la saison en respectant le principe d'alternance.
Préserver la saveur AWAMI (le goût subtil, calme, neutre, naturel fade...") qui reste toujours l'élément transcendant en évitant les lilliacs et les produits animaux (pas seulement pour ça...) dans l'alternance. .
Cadre culinaire Shojin :
- Honorer en gardant tout ce qui est comestible et en rendant à la terre tout ce que l'on peut.
- Préserver le goût neutre (Awami) en n'utilisant pas de liliacées (dans les retraites)
- ne prendre que ce dont on a besoin pour vivre en évitant autant que possible d'exploiter les vivants (aucun produit animal n'est servi dans l'Oryoki)
- choisir des produits de saison
- soigner la variété des saveurs, textures, couleurs, cuisson
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- une céréale neutre
- un plat mixte
- Crudité
Toutes ces étapes sont "la pratique", celle de vivre pleinement dans l'interrelation avec tous les éléments .Toutes ces étapes sont les actions de notre vie et ne devraient pas être considérées comme simplement ce qui nourrie notre vie .
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CONTEMPLER
Et avant chaque repas, nous prenons une respiration et nous nous laissons guider par les 5 contemplations :
Contemplons toute l'énergie et l'effort qu'il a fallu pour nous apporter cette nourriture.
Regardons notre nourriture et voyons comment répondre à ce cadeau par la dignité de notre vie
Recevons l'abondance de cette nourriture afin d'apaiser nos cœurs.
Voyons cette nourriture comme le médicament de notre corps.
Mangeons cette nourriture et réveillons notre vie.
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MANGER
Que ce soit par la pratique traditionnelle de l'ORYOKI ou par la fluidité et la beauté des gestes qui nous aident à fusionner à chaque repas
ou dans l'assiette qui, par l'alternance des couleurs et des formes, nous révèle toute la beauté de ce qui nous est offert,
que ce soit simplement avec un seul bol de riz et quelques herbes,
considérer l'acte de manger comme une célébration de la vie quotidienne, comme une absorption de notre grande réalité est une générosité que nous pouvons nous offrir quotidiennement.
Manger de cette manière, c'est retrouver sa place dans le monde et la donner aux autres.
La cuisine shôjin n'est pas "diététique"au sens commun , la recherche de l'harmonie des couleurs ou des saveurs selon les saisons et les situations cherche principalement à activer la manifestation de "l'êtravec ".
Ainsi elle contribue profondément à la santé globale du corps-esprit ( individuel et collectif) grâce au coeur harmonisé , rassasié par la vie telle qu'elle se présente.
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AIMER
De cette réconciliation naît le désir d'agir dans le monde
de manière accordée